« Se libérer de l’ogre »
« Une belle bergère est retenue prisonnière par un ogre. De toute la journée, il ne la quitte pas des yeux et, lorsque vient la nuit, il lui fait ouvrir ses longs cheveux afin qu’elle les déploie au sol et qu’il puisse se coucher dessus. Ainsi, le moindre mouvement l’alertera. Mais il ignore que la bergère est l’amie des fourmis ; et celles-ci viennent et s’affairent, et cheveu par cheveu, libère la chevelure et permettent à la bergère de s’enfuir. » (conte hongrois cité par Christiane Singer)
L’ogre, c’est ce « gros moi » qui prend toute la place…
ça peut être cette part de nous qui s’accroche, lutte, veut avoir raison…
quand nous nous accrochons à nos identités, à nos croyances, à notre image.
L’ogre symbolise le contrôle… pas seulement le contrôle ou le pouvoir sur les autres, aussi le contrôle de soi quand nous empêchons nos élans, nos émotions, notre intuition, notre créativité… de s’exprimer.
L’ogre c’est aussi l’avidité quand il ramène tout à lui, quand il cherche sans fin à combler le vide intérieur.
L’ogre, c’est notre « corps de peur ».
Il se manifeste en nous par un bavardage mental incessant, par de la réactivité…
Il se loge aussi dans nos corps, nos tissus, nos organes.
Sous son poids, nous respirons mal.
L’ogre contracte aussi notre coeur et nous empêche d’être pleinement vivant.e.s
Il n’est pas mauvais l’ogre… surtout ne pas vouloir le combattre ou l’éliminer, ça le renforcerait.
En fait, il n’existe que pour protéger un ou une petit.e.
Tous ses efforts, même si ses stratégies sont inadéquates, vont dans le sens de protéger notre coeur tendre et de répondre à nos besoins, un peu comme un gardien de notre sécurité.
Sa lutte est tragique. Elle ne fait que de nous couper de qui nous sommes réellement et de notre plein potentiel.
La bergère, c’est notre « soi sauvage », naturel, authentique.
C’est le vivant en nous, l’être sensible que nous sommes.
Quand nous commençons à nous libérer de l’emprise de l’ogre la vie peut se libérer, s’exprimer, se déployer… elle se fait plus légère, plus joyeuse, plus pleine, simple, tranquille… elle se fait plus belle.
Les fourmis, c’est notre tâche à tous et toutes.
Individuellement et collectivement, nous avons à nous libérer de l’emprise de l’ogre.
Sans bruit, sans combattre, nous allons nous mettre à l’écoute…
A l’écoute de l’ogre
… comprendre le sens de sa lutte et l’aider à « déposer ses armes ».
A l’écoute du vivant.
Voilà ce que je propose au travers de mes accompagnements et pratiques.
C’est ma manière à moi d’être « une fourmi oeuvrière ».